Live News

À Roche-Bois : l’Adsu découvre 120 doses de drogue sous le lit d’un mineur de 17 ans

De la drogue et une balance électronique ont été saisies chez le mineur.

Des dealers encore mineurs : c’est une réalité à laquelle les limiers de l’Anti-Drug & Smuggling Unit (Adsu) sont fréquemment confrontés à travers le pays. Ces jeunes sont devenus des pions majeurs, utilisés par les trafiquants pour stocker ou écouler leurs stupéfiants.

Cette semaine, une opération menée dans la capitale a permis de remonter jusqu’à un mineur suspecté de trafic de drogue. Dans le faubourg de Roche-Bois, l’escouade de l’inspecteur Lepois a perquisitionné son domicile le lundi 15 décembre. C’est sous son lit, dans une paire de chaussures, que les enquêteurs de l’Adsu d’Abercrombie ont découvert 120 doses de drogue de synthèse, ainsi que 50 « papye tranpe » — des papiers découpés imbibés de drogue — et une balance électronique. La fouille s’est déroulée en présence de la mère du jeune suspect. Face à cette découverte, le mineur a été immédiatement interpellé par l’Adsu pour être entendu dans le cadre de l’enquête.

Une fois conduit au poste de police et après son interrogatoire, le mineur a été autorisé à rentrer chez lui. Son dossier sera transmis au Probation Office, qui décidera du suivi et des mesures à prendre. En raison de son âge, il échappe aux procédures judiciaires classiques et à une détention en cellule.

« Trafikan ramas kas, me miner ki al fer livrezon »

Pour les agents engagés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, l’implication des mineurs constitue une ressource sûre pour les trafiquants : « Enn miner li ekzanpte d’enn santans, prosedir kan aret enn miner ek enn adilt pou deli ladrog li diferan. Pou enn miner, ou bizin fer tou prosedir an prezans so paran e apre bizin larg li. Par kont, enn adilt pou plase an detansion. Se pou sa ki trafikan rekrit miner pou fer zot travay, trafikan ramas kas, me se bann miner lor ki lapolis pena okenn soupson ki al fer livrezon. Trafikan telegid livrezon-la. E se de pli zan pli bann miner ki pe der san travay-la », observe un agent aguerri de l’Adsu.

En octobre dernier, un mineur de 17 ans, originaire de Cité-La-Cure, avait été interpellé avec un colis contenant 44 pouliahs de cannabis destinés à la vente, pour une valeur de Rs 24 500. Quelques mois plus tôt, en mai, un adolescent de 16 ans, venant de Karo Kalyptis, avait été coffré avec 127 « papye tranpe simik ».

Bien rémunérés

Selon un interlocuteur proche des enquêtes, ces jeunes sont souvent bien rémunérés pour leurs prestations auprès des trafiquants : « Ena trafikan tir rasion pou zot fami, donn zot motosiklet, larzan, linz mark etc. Sa ban miner-la mem si zot pa al lekol, zot pa bizin travay, zot gagn tou an abondans. »

Ces témoignages illustrent l’ampleur du problème : des mineurs utilisés comme acteurs du trafic de drogue, attirés par des gains rapides et des avantages matériels, souvent au détriment de leur éducation et de leur sécurité.

Cadress Rungen : « Un phénomène inquiétant »

Face au rajeunissement des dealers de stupéfiants, le travailleur social Cadress Rungen évoque une situation inquiétante, avec des jeunes non scolarisés, vulnérables et à la merci des trafiquants de drogue. Il explique s’être entretenu avec une directrice d’école maternelle qui a attiré son attention sur le phénomène d’enfants non scolarisés : « Leta ek minister ledikasion bizin fer enn resansman kifer sa bann zanfan-la pa pe al lekol. Ena kouma kit lekol maternel a partir 5 an zot lor lari, trafik ladrog, se enn lekonomi paralel, ban trafikan alez fardo bann fami-la, pey zot lwaye, aste zot medsinn e zot vinn ban bayer de fon. Ena fer bann fet la fin lane ».

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !