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Augmentation des incidents en ligne à Maurice : les femmes légèrement plus atteintes que les hommes

Une panoplie de mesures est étudiée pour protéger les internautes, d’abus en ligne.
  • Cyberharcèlement : une fréquence quotidienne élevée

Une panoplie de mesures est à l’étude par les autorités pour lutter contre la multiplication des incidents en ligne. Selon les données officielles du ministère de la Technologie de l’Information, de la Communication et de l’Innovation, couvrant la période de janvier à novembre dernier, 5 233 cas ont été signalés. Ces incidents touchent davantage les femmes (2 773 cas) que les hommes (2 460 cas), certains types, comme le harcèlement en ligne, se produisant quotidiennement.

Les cinq types d’incidents les plus fréquents représentent environ 70 % des cas totaux. Le harcèlement en ligne arrive en tête avec 1 414 cas (27 %), soit plus de cinq cas par jour, majoritairement chez les femmes. Viennent ensuite les escroqueries et fraudes, avec 763 cas (15 %), répartis quasi également entre hommes et femmes. La cyberintimidation compte 623 cas (12 %), soit plus de deux cas par jour. Les fausses nouvelles représentent 520 cas (10 %), plus fréquentes chez les hommes, soit environ deux cas par jour. Enfin, 427 cas (9 %) concernent le vol d’identité.

Les incidents à faible volume, tels que les attaques DoS (1 cas) ou les ransomware (9 cas), indiquent une rareté relative des menaces techniques avancées, contrairement aux abus interpersonnels qui dominent. Parmi les catégories présentant une disparité significative en faveur des femmes (excédant les hommes de plus de 10 %), on retrouve le harcèlement en ligne, le contenu offensant, le vol d’identité, la cybertraque, l’exploitation et l’abus d’enfants, ainsi que la catégorie « Autre ».

Ces chiffres confirment une évolution rapide des menaces en ligne, avec une prédominance des abus sociaux (harcèlement, intimidation) sur les attaques techniques (malware, ransomware). La hausse observée sur trois ans consécutifs souligne la nécessité d'interventions renforcées, particulièrement pour protéger les groupes vulnérables comme les femmes et les enfants (24 cas d'exploitation et abus, bien que faible en volme, critique en gravité).

Face à ces données, le ministère prépare des amendements au Cybersecurity & Cybercrime Act 2021 pour renforcer les protections dissuasives. Une agence nationale de résilience cybernétique et de cybersécurité est envisagée, avec la sécurité en ligne comme fonction clé. 

Par ailleurs, l'établissement d'un régulateur indépendant pour la sécurité en ligne est à l'étude, inspiré de modèles internationaux (eSafety Commissioner en Australie, Online Safety Commissioner en Irlande, Online Safety Act au Royaume-Uni via Ofcom). Des consultations préliminaires avec les parties prenantes évaluent les options, incluant un bureau statutaire indépendant ou une unité au sein d'un régulateur existant.

L'écosystème actuel, comprenant l'ICTA, le Bureau du Data Protection Commissioner, la Police Cybercrime Unit and la Child Development Unit ainsi que la Computer Emergency Response Team, assurent déjà une protection critique, mais ces évolutions visent à adapter la réponse à la nature dynamique des préjudices en ligne.

Par ailleurs, dans le cadre du renforcement contre les abus en ligne et la sécurité numérique des jeunes, le gouvernement a lancé le 10 décembre dernier la SIM Card for Child Online Protection (COP). Cette initiative. pilotée par le ministre des Technologies de l’information, de la Communication et de l’Innovation, Avinash Ramtohul, est disponible auprès des trois opérateurs (Mauritius Telecom, Emtel et MTML), et vise à protéger les enfants en ligne tout en favorisant un usage responsable du téléphone mobile.

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