Des affrontements ont éclaté vendredi matin dans la capitale du Bangladesh, Dacca, après le décès dans un hôpital de Singapour de l'un des chefs du soulèvement de 2024 au Bangladesh, qui avait été blessé lundi lors d'une tentative d'assassinat.
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Dacca après l'annonce du décès de Sharif Osman Hadi, 32 ans, pour exiger l'arrestation de ses assassins.
Il avait été évacué à Singapour pour y être soigné après avoir été blessé au cours d'une tentative d'assassinat et a succombé dans un hôpital de Singapour, a annoncé jeudi le gouvernement de la cité-Etat.
"En dépit des efforts déployés par les médecins (...) M. Hadi a succombé à ses blessures", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Plusieurs personnes au visage masqué avaient ouvert le feu le 15 décembre à Dacca sur Sharif Osman Hadi.
Grièvement blessé au visage, il avait été évacué à Singapour pour y être soigné.
A Dacca, les manifestants ont allumé plusieurs incendies. Md Anwarul Islam, porte-parole des pompiers et de la défense civile de la ville, a confirmé à l'AFP qu'au moins trois cas d'incendies criminels avaient été signalés, dont un dans le bâtiment du journal Daily Star et un autre dans un bâtiment abritant le journal Prothom Alo.
Ces deux journaux sont les plus importants du pays, mais les manifestants les accusent d'être alignés sur l'Inde voisine.
Zyma Islam, journaliste au Daily Star, a déclaré être piégée dans l'immeuble en flammes. "Je n'arrive plus à respirer. Il y a trop de fumée. Je suis coincée à l'intérieur. Vous êtes en train de me tuer", a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
L'incendie qui ravageait l'immeuble du Daily Star a été maîtrisé à 01H40 (20H40 GMT), ont indiqué les pompiers. Cependant, 27 employés du journal se trouvaient encore à l'intérieur.
"Nous nous sommes réfugiés à l'arrière du bâtiment et nous les entendions scander des slogans", a déclaré Ahmed Deepto, également journaliste au Star, à l'AFP, en parlant des manifestants.
New Delhi est favorable à l'ancienne Première ministre bangladaise déchue, Sheikh Hasina, qui s'est enfuie en Inde après avoir été chassée du pouvoir l'année dernière par des manifestations étudiantes.
En outre, les manifestants ont bloqué une autoroute et attaqué la résidence d'un ancien ministre à Chittagong, dans l'est du pays, selon les retransmissions en direct de la télévision locale.
Les manifestants ont également attaqué Chhayanaut, un centre de Dacca consacré à la culture bengalie.
Sharif Osman Hadi était une figure de la révolte étudiante contre la Première ministre Sheikh Hasina en 2024.
Il était candidat aux législatives du 12 février 2026, les premières depuis la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina en août 2024 après plusieurs semaines de manifestations meurtrières.
Plus de 127 millions d'électeurs seront appelés à choisir un total de 350 députés et à se prononcer sur des réformes destinées à renforcer la démocratie.
La situation politique est restée très tendue au Bangladesh depuis la chute de Mme Hasina, dont le parti, la Ligue Awami, a été interdit par les autorités.
Sharif Osma Hadi est considéré comme un détracteur de l'Inde, où Sheikh Hasina, "la bégum de fer" vit en exil.
Sheikh Hasina a été condamnée à mort en son absence le mois dernier pour avoir ordonné aux forces de sécurité de tirer sur la foule en 2024, ce qu'elle a toujours catégoriquement démenti. Selon l'ONU, ces émeutes ont fait au moins 1.400 morts, surtout des civils.
Rendant hommage à Sharif Osman Hadi, le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, à la tête du gouvernement depuis l'été 2024, a fait valoir lors d'une allocution télévisée que "sa disparition est une perte irréparable pour la nation".
"La marche du pays vers la démocratie ne saurait être freinée par la peur, la terreur ou le bain de sang", a-t-il ajouté.
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