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L'Australie se recueille une semaine après l'attentat sur une plage de Sydney

Des millions d'Australiens vont allumer des bougies et observer une minute de silence dimanche, une semaine après la tuerie antisémite commise par deux hommes contre les participants à une fête juive sur une plage emblématique de Sydney.

Le 14 décembre, les deux assaillants, Sajid Akram, 50 ans, un Indien entré sur visa en Australie en 1998 et son fils Naveed Akram, né dans le pays il y a 24 ans, ont ouvert le feu contre un rassemblement pour la fête juive de Hanouka sur la plage de Bondi.

Selon les autorités, l'attentat dont sont suspectés le père, abattu sur place, et le fils, était motivé par l'idéologie du groupe jihadiste État islamique.

Le fils, Naveed Akram, gièvement blessé par la police, est hospitalisé sous forte surveillance policière et a été inculpé pour terrorisme et 15 meurtres.

"La lumière contre l'obscurité"

Une semaine exactement après le premier signalement des tirs à 18H47 dimanche (07H47 GMT), les Australiens vont observer une minute de silence à travers le pays, invités à une réflexion sur "la lumière contre l'obscurité".

Les drapeaux seront mis en berne et les gens invités à placer une bougie devant leur fenêtre en honneur des victimes et en solidarité avec la communauté juive, a indiqué samedi le Premier ministre Anthony Albanese.

Ce seront "soixante secondes soustraites au vacarme du quotidien, consacrées à 15 Australiens qui devraient être parmi nous aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre, qui se joindra aux commémorations sur la plage de Bondi.

"Ce sera une pause pour réfléchir et affirmer que la haine et la violence ne nous définiront jamais en tant qu’Australiens."

Les autorités discutent également avec la communauté juive d'un mémorial permanent sur la plage, ainsi que d'un jour de deuil national début 2026.

Beaucoup d'Australiens ont déjà rendu hommage aux victimes à leur façon.

Vendredi, des centaines de surfeurs et nageurs se sont rassemblés pour un hommage sur cette plage, emblématique du mode de vie australien, formant un cercle géant dans les vagues.

"Ils ont massacré des victimes innocentes, et aujourd'hui, je nage là-bas et je retrouve ma communauté pour faire renaître l'espoir", explique à l'AFP l'un d'entre eux, Jason Carr, 53 ans, consultant en sécurité.

Samedi, des sauveteurs en mer ont observé trois minutes de silence le long du rivage de la plage de Bondi, certains pleurant ou s'étreignant.

La tuerie a forcé le pays à remettre en question sa politique de lutte contre l'antisémitisme, et à constater son échec à protéger les juifs australiens.

Cri d'alarme

Les autorités du pays-continent cherchent à répondre au choc et à l'émotion provoqués par cet attentat antisémite, la pire tuerie en Australie depuis plusieurs décennies.

Le gouvernement a annoncé un renforcement des lois contre l'extrémisme et sur la détention d'armes.

Plusieurs actes d’héroïsme d'Australiens ont aussi été révélés. Le vendeur de fruits Ahmed al Ahmed, s'est ainsi glissé entre des voitures garées pendant l'attaque, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Gravement blessé à l'épaule, il a été salué en "héros".

De nombreux membres de la communauté juive ont critiqué le gouvernement travailliste, estimant que leur cri d'alarme face à la montée de l'antisémitisme depuis le 7-Octobre n'a pas été pris en compte.

Pour le rabbin Yossi Friedman, "le message était clair depuis un peu plus de deux ans". "Est-ce que nous nous sentons en sécurité? Pour être honnête, pas vraiment".

Une série d'obsèques ont été organisées cette semaine par les familles, dont celles, particulièrement poignantes, de la petite Matilda, 10 ans.

Une équipe d'enquêteurs de la police et des renseignements se penche à présent sur les déplacements et les contacts des deux suspects, notamment un voyage qu'ils ont effectué dans le sud des Philippines quelques semaines avant l'attaque.

"Nous allons identifier les méthodes, les moyens et les connexions de ces criminels présumés afin de déterminer avec qui ils ont communiqué avant l’attaque", a déclaré Krissy Barrett, la cheffe de la police fédérale australienne.

Interrogé dimanche sur la question de savoir si l'attaque aurait pu être évitée, Chris Minns, le Premier ministre des Nouvelle-Galles du Sud où se trouve Sydney, a répondu: "Je ne sais pas. C'est quelque chose qui m'empêche de dormir la nuit et qui me préoccupe beaucoup".

AFP

 

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