Mort d’Andy Selmour à la prison de Melrose : l’enquête révèle un enchaînement de défaillances

• Des gardiens dans le collimateur de la CID

La mort d’Andy Selmour, survenue le mardi 9 décembre à la prison de Melrose, soulève de sérieuses questions sur la gestion des urgences dans un établissement dit de haute sécurité. Le détenu de 33 ans a été violemment attaqué par plusieurs codétenus pendant près d’un quart d’heure, sans qu’une intervention immédiate des gardiens ne mette fin à l’agression.

Plus de dix jours après le drame, la police n’a procédé à aucune arrestation. L’enquête, menée par la Criminal Investigation Division (CID) de l’Eastern Division, révèle un enchaînement de défaillances.

Ce jour-là, au Kestrel Yard, Andy Selmour a été pris à partie par au moins quatre codétenus aperçus sur les images de surveillance. L’agression, d’une extrême violence, s’est déroulée sous l’œil des caméras. Selon les premiers éléments recueillis par la CID, des cris et des injures provenant du Kestrel Yard ont été entendus sur les enregistrements. Lors de son audition, un responsable de la section de surveillance a affirmé avoir immédiatement donné l’alerte depuis le CCTV Control Room dès qu’il a remarqué l’attaque.

Pourtant, à l’arrivée des gardiens, le détenu blessé avait déjà été évacué par ses agresseurs vers un endroit « plus sûr ». Ils lui auraient également administré un produit, possiblement de la drogue, alors qu’il se tordait de douleur.

e laps de temps entre l’alerte et l’intervention effective interpelle les enquêteurs. Les gardiens de service se retrouvent pointés du doigt pour un manque de promptitude allégué. L’enquête tente de comprendre pourquoi ils ne sont pas intervenus plus rapidement pour prendre en charge le détenu. La police cherche à établir s’il y a eu des failles systémiques, un acte de négligence, ou un manquement professionnel lors de l’intervention.

Cependant, ce drame révèle les limites des dispositifs de surveillance dans un centre de haute sécurité. Malgré la présence d’environ 400 caméras, la coordination et la rapidité d’action restent les maillons faibles. Dans le cas d’Andy Selmour, ces failles ont eu des conséquences irréversibles.

Vers 17 heures le jour du drame, Andy Selmour a été transféré au Medical Ward (l’infirmerie). Malheureusement, l’infirmier de jour ayant terminé son service, il a été laissé sans assistance jusqu’à l’arrivée de son remplaçant, environ 90 minutes plus tard. Les tentatives de réanimation n’ont pas permis de le sauver.

À ce jour, le visionnage des caméras et les interrogatoires se poursuivent. Les quatre détenus identifiés ont été transférés dans d’autres centres pénitenciers en attendant leur audition officielle par la CID.